Chape de mortier

Une chape de mortier est un élément essentiel qui vient s’appuyer sur une dalle en béton. Chaque bâtisse, immeuble et maison possèdent une chape. Nous allons donc vous détailler la méthodologie et la constitution d’une chape classique car il est indispensable, pour les autobâtisseurs, de bien choisir son type de chape. Une chape est disposée (par coulage) au-dessus d’une dalle en béton dans le but d’homogénéiser la dalle et de créer un support stable et imperméable, obtenant ainsi un plancher lisse et propre ainsi qu’isolant.
En fonction du mortier, le temps de séchage de la chape et sa qualité isolante peuvent varier. La réalisation d’une chape est souvent suivie d’une pose de carrelage pour parachever le côté esthétique. En fonction de l’étape qui suit, il est parfois préférable d’effectuer une chape lissée ou bien cirée, voire même poncée pour éviter la tâche fastidieuse du carrelage.

Dosage du mortier

Il faut bien faire attention, la Norme EN 197-1 régit les dosages sur les mortiers utilisables pour faire une chape, il faudra donc absolument la consulter avant vos travaux.

Lors de la commande d’un mortier, les caractéristiques courantes (Performance à 28 jours, granulométrie, dosage) vous seront demandées par l’entreprise de fabrication, il faudra donc les calculer ou les faire calculer par un bureau d’étude. À ces caractéristiques vous pouvez aussi demander des ajouts d’adjuvants comme des superplastifiants pour simplifier la mise en œuvre de votre chape.

Exemple de dosage pour une chape de 3 m par 2 m

Épaisseur de la chape

L’épaisseur de la chape va grandement dépendre de l’utilisation à laquelle elle est destinée ainsi que de sa mise en œuvre :

• Une chape classique, adhérente (on aura donc bien pensé à rendre rugueux le support avant de couler la chape) sera de l’ordre des 4 cm.
• Si elle est désolidarisée et donc flottante, l’épaisseur sera plus importante soit de 5/6 cm d’épaisseur selon le niveau de sollicitation.
• Attention tout de même, dès que la chape va dépasser les 5 cm d’épaisseur, vous serez dans l’obligation de l’armer, ce qui représentera un coup supplémentaire.
• Quant aux chapes purement décoratives, elles pourront être de 2/3 cm, de quoi rattraper les défauts.

Méthode

Outillage à prévoir :

• Planche de bois ou règle alu 
• Truelle lisseuse
• Mortier (ou Ciment)
• Sable
• Niveau
• Niveau laser (éventuellement)

Avant de commencer :

• Conditions climatiques : la température ambiante ne doit pas dépasser 25 °C pour opérer dans des conditions optimales.
• Surface : Un nettoyage du support est nécessaire ainsi qu’un temps de séchage d’au moins 1 journée afin de ne pas laisser d’humidité.
• Préparation : Il est possible d’utiliser des colles ou résines pour permettre une meilleure accroche de la chape sur le support. De plus, il faudra faire attention au niveau. Pour cela, vous devrez vous munir d’un niveau laser pour une grande précision.

La mise en œuvre :

• Pose : Une couche préliminaire de ciment est primordiale avant d’étaler la chape de mortier. Elle permet la bonne liaison de votre mortier avec le support.
• Placer, si elles sont nécessaires, les armatures en prenant garde à les surélever de 3 cm du support.
• Couler votre mortier.
• Tirer la chape avec votre longue planche ou la règle.
• Talochez la surface pour bien la lisser et éviter l’aspect trop granuleux.
• Placez les joints de dilatation (ou coupez sur les 2/3 de la hauteur de la chape) en subdivisant votre chape en zones de 30/35m² au maximum (25 m² si elle est gardée brute ou seulement peinte).

Final :

• Précaution. Des produits existent permettant de prévenir une éventuelle évaporation ou fissuration de la chape. Il faut également faire attention de bien protéger la surface de la chape pour qu’elle reste lisse et homogène. Attendez tout de même une semaine avant de pouvoir circuler sur votre chape, cela évitera de laisser vos empreintes.
• Aspects. Comme précisé en introduction, on peut apporter une finition de type : teinté, cirée, etc.

Types de chapes

Chape adhérente

Elles sont destinées à être coulées directement sur la dalle en béton et y être liaisonnées par rugosité. Pour ce type de chape, l’isolation ne peut être placée ou réalisée entre la chape de mortier et le support et doit donc être mise en place en dessous du plancher.

Ce type de chape permet de reprendre une partie des charges et donc d’aider le plancher existant. Elles servent aussi de finition et vous permettront de modifier l’aspect complet de votre sol.

Chapes flottantes

Elles sont initialement destinées à répartir les charges en étant entièrement désolidarisées de leur support. Un intermédiaire entre la chape est le support est donc présent, classiquement une sous-couche d’isolation qui offre à la chape des caractéristiques et atouts supplémentaires permettant d’isoler thermiquement la pièce ou même phoniquement.

Flottante ou non, toute chape est directement coulée sur le support ou sur des sous-couches sur le terrain et non en amont du chantier.

Il faudra bien faire la distinction entre une chape de mortier et un sol en béton banché.

Le second est un élément structurel sans lequel votre construction s’effondrerait totalement alors que la première est un élément rajouté, parfois prévu dès la construction neuve. Mais il peut aussi être effectué lors de rénovations, permettant ainsi de modifier l’isolation phonique et thermique, les charges admissibles sur le plancher, la répartition des charges, mais aussi l’esthétique.

La prochaine fois que vous voudrez modifier vos sols, ne vous jetez pas forcément sur le premier parquet flottant mais pensez aussi à la chape pouvant donner un réel cachet à votre pièce.